Kelainai - Apamée Kibotos : une métropole phrygienne au carrefour des cultures
Responsable : Askold Ivantchik
, DR CNRS
La ville phrygienne de Kelainai/Apamée Kibôtos qualifiée par Strabon de plus grand centre commercial de l’Asie après Ephèse n’est pratiquement pas étudiée. Elle commença à acquérir une importance suprarégionale dès l’époque achéménide, lorsqu’elle devint un des lieux de résidence du grand roi Xerxès et ensuite du prince Cyrus le Jeune. A l’époque hellénistique, le roi séleucide Antiochos Ier (281-261 a.C.) refonda la ville, qui fut alors appelée Apamée. C’est au même endroit que fut négociée, en 188 a.C., la paix entre Rome et le royaume séleucide. Malgré son importance historique, la ville ne fut jamais l’objet d’une étude archéologique approfondie. Un projet de prospections cofinancé par l’ANR et la DFG (2008-2010) a permis d’émettre plusieurs hypothèses sur la topographie de la ville antique et l’organisation de son territoire. La céramique récoltée en surface présente le même assortiment des types que celle de Gordion et de Sardes et son étude permet à espérer à un progrès considérable dans les études céramologiques à l’échelle de toute l’Asie Mineure. La découverte d’une centaine d’inscriptions, dont 80 inédites (notamment une inscription lydienne), a aussi enrichi notre connaissance de l’histoire du site. Ce projet représente une continuation et un développement des recherches entamées en 2008. Les problèmes soulevés lors des prospections doivent maintenant être vérifiées à l’aide de sondages archéologiques ciblés. Grâce à ces sondages nous souhaitons obtenir des données stratigraphiques concernant les diverses parties de la cité, ainsi que des informations sur l’architecture de la ville. Ils permettront également d’obtenir des données probantes sur l’occupation achéménide qui est particulièrement importante pour le site. Nous accorderons une attention particulière à l’étude des institutions de la cité, à ses cultes et à ses rites funéraires à l’époque hellénistique et romaine, ce qui permettra de restituer le développement social, culturel et politique de la région. |