Kélainai – Apamée Kibôtos : Développement urbain dans le contexte anatolien

KELAINAI - APAMEIA KIBOTOS

Dr. Lada SEMENTCHENKO

Ausonius, Université de Bordeaux 3, CNRS

semlada@yahoo.com



Remarques sur la tradition littéraire concernant Kelainai – Apamée Kibôtos


La communication sera consacrée à l’analyse de deux problèmes concernant l’étude des sources littéraires sur Apamée. Le premier est lié aux mentions des rivières et des sources d’eau dans la région de Kelainai – Apamée, et plus particulièrement de sources de Méandre et de Marsyas. Ces textes sont particulièrement importants pour la restitution de la topographie d’Apamée. Deux traditions principales se distinguent parmi ces textes : la première parle de la localisation des sources de Méandre et de Marsyas dans les banlieues de la ville ou dans la ville elle-même (Hérodote, Xénophon, Strabon, Tite-Live, Dion Chrysostome, Nicetas Choniates), tandis que l’autre dit qu’ils commencent dans un lac qui est séparé de la ville par des montagnes (la deuxième version de Strabon, Pline, Maxime de Tyr). L’étude de la topographie moderne de la région montre que deux traditions ne sont pas incompatibles : il est possible que la source de tous les cours d’eau de la région de Kelainai est le lac d’Aulokrène et qu’ils ressurgissent sur la surface après un passage sous les montagnes.

Le second problème traité dans la communication est le problème de l’identité de Kelainai et d’Apamée. L’étude des sources montre que l’ancien nom a été systématiquement utilisé à côté du nom Apamée durant toute l’Antiquité et n’était donc jamais oublié. Cela contredit à la thèse de Ramsay qui était largement acceptée et selon laquelle l’ancien nom de la ville Kelainai n’a commencé à être utilisé de nouveau qu’à l’époque d’Hadrien. La particularité des auteurs de IIe siècle (comme Dion Chrysostome, Pausanias et Maxime de Tyr) consiste en ce qu’ils n’utilisent jamais le nom d’Apamée et n’appellent la ville que par son ancien nom.