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 En tete CROS

Intitulé(s)  officiel(s) : Centre de recherches sur l’occupation du sol et le peuplement des pays de tradition européenne (la fin de l’intitulé disparaît à la fin des années 1970)
Intitulé(s) d’usage :
 • Centre de recherches sur l’occupation du sol et le peuplement (CROS)
 • Centre Charles Higounet (à partir de 1992)
Intitulé(s) auprès du CNRS : (section médiévale du Centre uniquement) Centre de recherches sur l’occupation du sol et le peuplement dans le midi de la France
Identifiant(s) CNRS :
 • ERA 443 (1968-1991 ?)
 • URA 999 (1991 ?-1995)
Naissance : 1967 (mentions du projet retrouvées dès 1964)
Création officielle : 14 juin 1968 (arrêté ministériel)
Association au CNRS : 1er janvier 1973 (convention du 27 avril 1973)
Rattachement universitaire : 14 juin 1968 (Université de Bordeaux – Faculté des Lettres)
Fondateur(s) :
 • Charles Higounet, professeur des sciences auxiliaires à l’Histoire (fondateur principal)
 • Henri Enjalbert, professeur de géographie
 • Robert Etienne, professeur d’histoire romaines
 • Roland Blondin, maître de conférences de grammaire et histoire de la langue
française
Directeur(s) :
 • Charles Higounet (1968-1979)
 • Jean-Bernard Marquette (1979-1991)
 • Louis Maurin (1992-1995)  


Personnalité tutélaire : (à partir de 1992) Charles Higounet (1911-1988), professeur des sciences auxiliaires à l’histoire, fondateur du Centre
Thématique(s) de recherche : recherches pluridisciplinaires sur l’occupation du sol et le peuplement en Europe et dans les pays dits de tradition européenne (en Méditerranée et en Amérique) ; thèmes les plus prégnants : histoire des villes, habitat fortifié d’époque médiévale, occupation du sol et peuplement en Aquitaine et dans le Périgord, voies de communication
Période(s) historique(s) couverte(s) : Antiquité, Moyen Âge, époque moderne (particulièrement au travers des questions géographiques, onomastiques et économiques), époque contemporaine (au travers de la géographie et de l’onomastique)
Discipline(s) :
 • Histoire
 • Géographie
 • Géographie historique
 • Onomastique
 • Archéologie
Organisation :
    ▪ Structuration de la recherche
• Section antiquité (dir. Robert Etienne)
• Section Moyen-âge (dir. Charles Higounet, puis Jean-Bernard Marquette)
• Section géographie et économie moderne (dir. Henri Enjalbert, puis Jean-Pierre
Poussou et Anne-Marie Cocula)
• Section onomastique (et géographie) (dir. Roland Blondin ; puis avec Serge Lerat)
• chercheurs adjoints établis en 1970-1971 : Louis Maurin (Antiquités nationales), Jean-Bernard Marquette (Moyen-âge), Jacques Clémens (Archéologie du sol médiévale), Jean-Pierre Poussou (démographie historique), Anne-Marie Cocula (sociétés modernes), Alain Huetz de Lemps et René Pijassou (Géographie)
    ▪ Appui à la recherche
• Laboratoire de cartographie historique (créé en 1958)
• Bibliothèque
• Cartothèque

 

     À sa création, le CROS (dénommé d'après son fondateur à partir de 1992) est rattaché au Laboratoire de recherches historiques.
     Ce dernier, fondé en 1953 par Charles Higounet, était composé de deux unités de travail : l'équipe des sciences auxiliaires de l'Histoire et le Laboratoire de cartographie historique. Situé au 20 cours Pasteur, il disposait de 76 m2 pour ses 36 salles de travail, sa cartothèque et sa bibliothèque spécialisée en sciences auxiliaires de l'Histoire. Celle-ci contenait près de 3000 volumes et recueils dès ses débuts. Ses fonds intéressaient dès lors de nombreuses disciplines : bibliographie, paléographie, diplomatique, chronologie, histoire du livre, géographie... Elle détenait également des atlas historiques et près de 5000 fiches alphabétiques.
     Le CROS bénéficie ainsi dès sa création de ces infrastructures et moyens. En outre, le Laboratoire de cartographie historique devient l'un de ses services propres.

     Le 1er janvier 1971, le centre emménage sur le campus nouvellement créé entre Talence et Pessac où il bénéficie, en tout, de près de 190 m2. La section Moyen Âge s'implante au quatrième étage du bâtiment H, tandis que la section Antiquité occupe le niveau supérieur. Celle de géographie se trouve quant à elle dans un autre édifice. Les ouvrages de la bibliothèque sont alors répartis entre ces trois locaux.


  • L’occupation du sol : une pluridisciplinarité revendiquée
    Dès sa création, le CROS se structure en quatre sections : "Antiquité", "Moyen Âge", "géographie et économie moderne", "onomastique".
     Dans son rapport scientifique sur son activité pour les années 1975-1976, le CROS présente ses champs de recherche de la manière suivante :
     « Le Centre de recherches sur l’occupation du sol et le peuplement de l’Université de Bordeaux III ne limite certes pas ses investigations aux deux seuls domaines de la recherche régionale et de la cartographie historique. Par ses animateurs, comme par ses collaborateurs, il étend ses travaux à l’Europe centrale et orientale, à l’Italie, à la Péninsule ibérique et à l’Amérique latine. Néanmoins, par souci d’efficacité et pour atteindre le plus rapidement possible ses deux grands objectifs : l’Histoire de l’occupation du sol et du peuplement du Midi de la France et l’Atlas historique des villes de France, c’est sur les deux points précis de son programme indiqués plus haut qu’il entend faire porter son association avec le Centre national de la recherche scientifique  ».
     Le CROS présente ainsi une organisation originale puisque le centre, dans sa globalité, n'est rattaché qu'à son université alors que la section Moyen Âge fait l'objet d'une convention avec le CNRS.
     L'organisation en sections est attestée jusqu'au début des années 1980. Ensuite, l'unité se tourne davantage vers l'époque médiévale et se recentre sur un champ géographique hexagonal. L'ensemble de sa structure est dès lors associée au CNRS.
Le caractère pluridisciplinaire de l'unité ne tarit pas pour autant et prend une forme nouvelle. Dans les années 1990, le CROS revendique ainsi la présence de géologues, de juristes, de conservateurs des monuments historiques et d'archivistes dans son équipe.
  • Deux programmes-phares : les Atlas historiques des villes de France et les POSHA
     Le programme des Atlas historiques des villes de France débute officiellement en 1974. Annoncé en 1973, son programme répond au vœu de la Commission internationale pour l'histoire des villes, alors présidée par Philippe Wolff. Les premières années sont consacrées à la mise en place d'une méthode de travail ainsi qu'à la conception du format de publication. Charles Higounet, Jean-Bernard Marquette et Philippe Wolff forment le comité de direction originel de la collection. Publiée par le CNRS, celle-ci combine approches monographique et cartographique. Elle est inaugurée en 1982 avec la publication de plusieurs numéros dont celui de La Réole, premier opus sur lequel a travaillé le Laboratoire de cartographie historique. À ses débuts, l’Atlas s'enrichit en moyenne de quatre nouveaux volumes par an. Ce rythme décroit par la suite, en raison d'un temps de préparation plus long. Très tôt, l'équipe anticipe la réalisation d'un ouvrage sur Bordeaux, mais la tâche est telle qu'il ne verra le jour que bien plus tard, en 2009.
     Le concept des Plans d'occupation des sols historiques et archéologiques d'Aquitaine (POSHA) naît dans les années 1970. Une enquête relative au tracé de la future autoroute A61 (entre Narbonne et Toulouse) est alors confiée à Jacques Clémens, membre du CROS. Les résultats de cette étude sur les espaces concernés et leurs vestiges sont destinés aux institutions chargées de l'aménagement du territoire. Comprenant l'intérêt scientifique et l'utilité publique de tels travaux, Charles Higounet propose en mars 1978 la création d'un projet global dans le même esprit : les POSHA. Les dossiers issus de ce programme portent chacun sur un territoire particulier. Leur principale vocation est de constituer des outils de décision pour les collectivités territoriales.

  • La recherche non comme fin en soi, mais comme outil

     Les POSHA répondent à l'une des vocations principales que s'est assignées le CROS : produire des outils de connaissance, de travail et de décision non seulement pour la recherche, mais aussi pour les élus, les professionnels et les habitants locaux.
     Cet engagement pour la diffusion d'outils se concrétise également par la constitution d'une cartothèque et d'une bibliothèque spécialisée en Histoire et en géographie.
     En outre, le Laboratoire de cartographie historique constitue l'une des composantes majeures de l'activité du CROS. Il joue à la fois le rôle d'un service interne, en produisant les cartes de la collection des "Atlas" par exemple, et celui d'un prestataire pour d'autres structures. Dans les dernières années d'existence du CROS, le Laboratoire de cartographie historique compte trois employés dont le travail patient et méticuleux consiste en la réalisation de dessins à la main.

  • L'informatique introduite en catimini

     L'équipement général du CROS se modernise en 1988 avec l'acquisition d'un matériel informatique pour le traitement de texte et la cartographie assistée.
     Au même moment, le centre s'est engagé, entre 1986 et 1989, dans un projet de recherche d'un nouveau genre intitulé "Voies romaines en Aquitaine". Sous la direction de Jean-Pierre Bost et financé par un contrat avec la région Aquitaine, ce projet entend déboucher sur la saisie informatique de ses résultats. La constitution d'un fichier de données et le développement d'un logiciel dédié sont ainsi projetés.

Manuscrit 1964 1
 
  Convention CROS CNRS 1
Maniscrit du projet de 1964 Convention avec le CNRS