Intitulé(s) officiel(s) : Centre Pierre Paris Intitulé(s) d’usage : Centre Pierre Paris (CPP) Intitulé(s) auprès du CNRS : • Centre de recherches sur l’histoire ancienne et l’archéologie de la péninsule ibérique antique (1974-1993) • Centre de recherche sur l’histoire et l’archéologie du monde occidental romain (1994-1995) Identifiant(s) CNRS : • ERA 522 (1974-1984) • URA 991 (1985-1995) Naissance : 1973 (premier conseil scientifique) Création officielle : 1974 |
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Rome ne s'est pas faite en un jour... et le CPP, qui étudie ses provinces impériales, non plus. Au sein de la Faculté des Lettres de l'Université de Bordeaux, l'étude de la péninsule Ibérique romaine est prépondérante dès le début du XXe siècle. Ce domaine de recherche se développe sous l'impulsion de Pierre Paris, archéologue et historien. Robert Étienne, professeur à l'Université de Bordeaux, s'inscrit dans cette tradition. Il monte autour de lui une équipe informelle qui devient par la suite le CPP. Fortement lié à la section Antiquité du CROS, ce centre est situé, dès ses débuts sur le campus universitaire, au cinquième étage du bâtiment H.
- La constitution de réseaux
L'évolution du CPP est marquée par son ambition de se placer au cœur d'un réseau mondial et de faire figure de référence en son domaine. Le centre cherche ainsi à recruter les meilleurs éléments à l'international, notamment par le biais du dispositif Erasmus. Il étend progressivement son champ d'action géographique, en intervenant de plus en plus en dehors de la péninsule Ibérique, que ce soit en Aquitaine, en Adriatique ou en Afrique du Nord. Dans ce cadre il accueille en son sein la Jeune équipe Fabre, spécialisée dans l'histoire de l'Italie et de l'Adriatique romaines. Il s'associe également avec le Centre Georges Radet, dont les champs d'étude sont très différents en termes chronologiques et géographiques. (Voir la présentation du Centre Georges Radet à ce sujet.)
Cette ambition se concrétise en outre par des collaborations locales, en particulier avec le CROS. Le CPP fait ainsi partie des sept équipes qui s'associent le 15 janvier 1979 en créant le Groupement d'intérêt scientifique dénommé "Maison des Pays Ibériques" (GIS 15). Cette nouvelle structure est basée physiquement sur le campus universitaire, dans des bâtiments inaugurés le 25 janvier 1985. (Ces derniers accueillent actuellement la Maison de la recherche.) Les équipes partenaires appartiennent aux universités de Pau, Bordeaux I et Bordeaux III. Ensemble, elles mêlent études historiques, géographiques, culturelles et juridiques. Dans son rapport scientifique pour l'année 1982, le GIS fait état de la triple nature de ses objectifs : scientifique, documentaire et culturelle. Entre 1982 et 1985 par exemple, le CPP participe à deux opérations dans le cadre du GIS : l'Atlas culturel des villes antiques de la péninsule Ibérique et un projet intitulé "Les relations entre Aquitaine et péninsule Ibérique". La mutualisation des moyens, en particulier informatiques, est une priorité pour la Maison des Pays Ibériques. Une base documentaire commune est ainsi constituée.
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Sites étudiés par le CPP dans les années 1970 |
- L’appui à la recherche : une politique scientifique volontariste
Outre la recherche en elle-même, le CPP mène une politique active pour disposer d'importantes ressources d'appui à la recherche.
Dès sa création, le centre souhaite vivement être reconnu comme un centre documentaire de référence sur la péninsule Ibérique. Une bibliothèque d'envergure est ainsi rapidement constituée et de très nombreuses fiches de recension réalisées.
Les membres du CPP témoignent d'un intérêt précoce pour l'informatique, notamment dans le cadre de l'étude des inscriptions. Le premier matériel informatique est acquis en 1972. Il s'agit d'une calculatrice électronique FRIDEN-SINGER. L'année 1985 voit ensuite l'arrivée de deux micro-ordinateurs (un Zénith 100 et un Apple II) ainsi que le lancement officiel de PETRAE (voir plus bas). Les acquisitions successives de matériel se multiplient. À l'occasion du conseil scientifique de 1988, Alain Bresson, responsable de la section informatique du CPP, indique ainsi que "le parc de machines a augmenté de manière importante en 1987, de telle sorte que les utilisateurs n'ont plus à faire la queue pour obtenir un clavier".
- Un programme-phare : PETRAE
Le Programme d'enregistrement, de traitement et reconnaissance automatique en épigraphie (PETRAE) prend racine en 1980, avec l'arrivée d'Alain Bresson au CPP. Son objectif est de constituer une base de données documentaires dans laquelle seraient renseignées le maximum d'inscriptions de diverses origines pour en faciliter l'exploitation. Il est le fruit d'une collaboration avec l'Université de Besançon et le Centre informatique de philosophie et lettres (CIPL) localisé à Lièges. Dans le cadre de ce partenariat, le CPP est chargé de la conception et de la réalisation de la banque de données. Le CIPL, quant à lui, doit établir les programmes d'indexation automatique des langues grecques et latines. Le premier logiciel de PETRAE est ainsi créé par Joseph Denooz, du CIPL, en collaboration avec le CPP. L'Université de Besançon intervient pour définir les méthodes de traitement des inscriptions. Deux membres du CPP sont particulièrement impliqués dans PETRAE. Alain Bresson en assure la responsabilité générale, la conception du projet ainsi que les expérimentations sur les inscriptions grecques de Camiros. Jean-Noël Bonneville participe également à la conception du projet et se charge des expérimentations sur les inscriptions latines de Sagonte. Les travaux préparatoires à la consitution de la banque de données débutent en 1981. Le programme est ensuite officiellement lancé en 1985 et sa base de données en 1986. Dans son bilan d'activité pour la période 1982-1985, fier de ce projet, le CPP présente PETRAE comme un "programme révolutionnaire". Le 5 mars 1987, la Fondation européenne PETRAE, domiciliée en Belgique, est constituée avant que la première diffusion de la base de données n'ait lieu en septembre 1988. L'ampleur du programme et l'investissement du CPP sont tels que l'on dénombre la publication de vingt-cinq corpus entre l'installation du CPP au sein de la Maison de l'archéologie, en 1992, et la création d'Ausonius en janvier 1996.
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