Dans leur conflit avec la France les rois d’Angleterre subissent un désavantage majeur : la distance séparant les îles britanniques du duché d’Aquitaine. Cet éloignement pose à la fois des problèmes de logistique et de réactivité, comme en témoignent les préparatifs de la guerre de Saint-Sardos (1324-1325). Faute d’effectifs suffisants, le roi est à trois reprises contraint de repousser l’embarquement de ses armées réunies à Portsmouth : initialement prévue le 27 août 1324 (C61/36, 18, membrane 29, 35), la traversée est ensuite fixée au 17 mars 1325 (C61/36, 18, membrane 21d, 155), puis au 17 mai (C61/36, 18, membrane 13, 255) et enfin au 2 août (C61/18, membrane 4d, 459). Le ravitaillement en matériels de guerre et en vivres est aussi un souci constant. Même si les places-fortes du duché possèdent leur propre arsenal, l’Aquitaine reçoit d’Angleterre des engins balistiques (des « espringales », sorte de grandes arbalètes), des arbalètes ou encore des outils pour la sape et la fabrication de fers à cheval (C61/36, 18, membrane 9d, 316). Le roi n’hésite pas à mettre à contribution les biens de l’Église comme le 2 janvier 1325 où il ordonne aux abbés de Westminster et de Waltham de prélever 60 chênes et 60 frênes dans leurs forêts pour la construction d’espringales, de lances et de carreaux d’arbalètes à destination du duché (C61/ 18, membrane 17d, 189 et 190). De même, la préparation d’une vaste expédition outre-mer oblige les Anglais à convoyer d’importants stocks de nourriture parfois prélevés dans des provinces éloignées comme l’Irlande qui doit fournir avant le 13 janvier 1325 5 000 quartiers de blés et 1 000 de haricots (C61/36, 18, membrane 23, 119). |
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