edouard
Portrait supposé d’Édouard Ier (début du XIVe siècle). Abbaye de Westminster (Londres).
   
 

 

Avant la fin du XIIIe siècle et le règne d’Édouard Ier (1272-1307), les territoires continentaux placés sous l’autorité anglaise ne font pas l’objet d’un enrôlement distinct de la part de la chancellerie. La série continue dite des Rotuli Vasconie, ou Rôles gascons, ne commence réellement qu’en 1273-1274 bien qu’on y ajoute souvent les actes souscrits en Aquitaine durant les déplacements d’Henri III (1216-1272) dans le duché en 1242-1243 et 1253-1254. En vérité, les actes émis en ces occasions et qui ont été enrôlés dans des séries d’archives créées pendant le règne de Jean sans Terre (1199-1216), comme les Rôles de lettres closes ou les Rôles de lettres patentes, ne concernent pas seulement la Gascogne mais aussi d’autres possessions Plantagenêt aussi bien en Angleterre que sur le continent. Il ne s’agit donc pas, à proprement parler, de rôles « gascons ». La création de rôles « régionaux » par la chancellerie d’Édouard Ier témoigne d’une attention nouvelle portée sur les possessions royales situées hors d’Angleterre. Après les Rôles gascons apparaissent ainsi en 1277 les Rôles gallois (Rotuli Wallie) puis en 1291 les Rôles écossais (Rotuli Scotie).

 
Par la suite, les successeurs d’Édouard Ier conservent ce système d’archivage et la série concernant l’Aquitaine ducale ne s’interrompt qu’en 1468 sous le règne d’Édouard IV (1461-1483), lorsqu’il paraît évident que l’Angleterre, affaiblie par une nouvelle guerre civile (la guerre des Deux Roses), n’est pas en mesure de reconquérir la Guyenne. Néanmoins, le nombre de rôles peut beaucoup varier d’un règne à l’autre, tout comme le nombre de membranes par rôle. Par exemple, alors que la chancellerie d’Édouard III (1327-1377) produit 51 rouleaux (un par an) contenant entre trois et 80 membranes, celle d’Henri VI (1422-1461) n’en produit que 23 contenant entre trois et 32 membranes sur un règne de 39 ans. Si la durée des règnes influence logiquement ces variations, la situation politique du duché et de l’Angleterre, souvent difficile, n’en reste pas moins un des facteurs majeurs.