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En trois siècles, l’interminable conflit franco-anglais connaît de multiples rebondissements. D’abord favorable aux Anglais, la situation bascule dans la première moitié du XIIIe siècle sous les règnes des Plantagenêt Jean Sans Terre (1199-1216) et Henri III (1216-1272). Cette première guerre de Cent Ans s’achève sur le Traité de Paris, ratifié en 1259, par lequel Henri III abandonne à saint Louis (1226-1270) ses prétentions sur la Normandie, le Maine, l’Anjou, la Touraine et le Poitou tout en prêtant un hommage-lige au roi de France pour la seule possession continentale qu’il conserve : la Guyenne. De son côté, le duché de Bretagne passe aussi dans l’obédience capétienne. Enfin, lassée par les multiples taxes et impôts levés pour financer les guerres ainsi que par la mauvaise gestion politique du royaume, la noblesse anglaise entre en révolte contre ses souverains. |
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La paix à laquelle saint Louis croyait être arrivé par les clauses du traité de 1259 ne dure pas plus d’une génération. Les plaintes des sujets gascons en cas de conflit avec le roi-duc étant désormais portées devant la cour du roi de France, celui-ci profite de la possibilité de confisquer le duché de son vassal si ce dernier refuse un appel à comparaître. Les hostilités reprennent en 1294-1303 et 1323-1327 puis le conflit prend un visage dynastique lorsque le roi d’Angleterre, Édouard III (1327-1377), revendique au nom de sa mère la succession au trône de France. |
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Le retournement de situation en faveur des Français est finalement la conséquence de l’intervention de Jeanne d’Arc en 1429. Les victoires qu’elle remporte au service du roi de France Charles VII (1422-1461) qu’elle conduit au sacre à Reims, ainsi que la dimension miraculeuse qui imprègne ces événements ont un fort impact psychologique – que certains ont qualifié de « sentiment national » – sur les populations du royaume de France. Peu à peu, abandonnés par les Bourguignons, les Anglais entament leur retrait du continent. Vaincus à Castillon le 17 juillet 1453, ils abandonnent définitivement l'Aquitaine aux Français, au grand dam des Bordelais qui perdent ainsi les privilèges commerciaux assurant leur prospérité. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que la cité retrouve un rayonnement à la fois économique et intellectuel. |
Représentation de Jeanne d’Arc par le greffier du Parlement de Paris Clément de Fauquembergue (1429). Archives nationales de France, Registre des délibérations du Conseil du Parlement de Paris, AE/II/447, folio 12. |